Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/345

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rencontrer l’hospitalité, restait infranchissable. Ainsi le résultat qu’il attendait fuyait devant Arthur qui le poursuivait toujours. Et, en écrivant à sa femme, il ne pouvait que lui dire : J’espère, mais c’est tout.

Alors, pris d’un accès de découragement, il eût volontiers tout abandonné, pour partir lui-même au lieu de sa lettre. Et, s’il restait, c’est que l’image de son Ambroise s’offrait à lui pour l’arrêter. Je suis père, se disait-il, je ne dois pas, pour un peu d’ennui, priver mon fils de son avenir.

Cet ennui, que nul caprice n’avait aidé de détourner de son cours, pesait un jour de tout son poids sur la pensée de Dérigny. Il s’était présenté chez un conseiller à qui on l’avait adressé. Ne trouvant que le domestique, qui lui dit que son maître ne serait de retour que dans deux heures, il laissa sa carte en recommandant d’annoncer sa visite, et sortit. Il s’arrêta un instant sur le seuil de la porte cochère, s’interrogeant pour savoir ce qu’il ferait des deux heures qui devaient