Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/349

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regard devaient sans doute avoir l’habitude des larmes, mais des larmes venues du cœur des pleurs qu’on se plaît à répandre en secret, à laisser couler seulement pour soi-même. Tout enfin dans cette femme portait l’empreinte d’un chagrin profond et déjà vieux, car les douleurs de l’âme commencent par l’agitation et se continuent par l’abattement… Quelle occupation pour les yeux d’Arthur qu’une semblable étude extérieure !

Elle se promenait en lisant et ne paraissait rien voir au-delà des étroits feuillets d’un petit livre in-12 recouvert en moire brune et dont la reliure était ornée de légères feuilles d’or où de métal doré appliqués aux angles de ce livre élégant. Elle méditait probablement à chaque ligne, savourait lentement le miel des pensées de l’auteur, car sa main ne retournait les pages qu’à longs intervalles, et selon toute apparence, du moins d’après l’expression de son intéressante figure, l’ouvrage qu’elle lisait était sérieux, le style était triste, profond ou rêveur… ; et son attention