Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/351

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vers, et destiné à vivre autant que lui, le flambeau des passions continuera d’échauffer de sa flamme inspiratrice et féconde le cœur et la pensée des hommes, tant que l’astre roi du jour prodiguera sa lumière aux cieux, sa chaleur à la terre. Vous qui niez l’existence de l’amour, incrédule Roger, je gagerais volontiers contre vous que le cœur de cette femme… Ah ! grand Dieu, que vois-je !… »

Il court, il vole, il est près d’elle ; près de la jeune inconnue qui s’était approchée d’un arbre contre lequel elle paraissait chercher un appui pour étayer la faiblesse de ses genoux défaillans ; une de ses mains blanches comme l’ivoire et sans doute glacée comme le marbre, était posée sur ses yeux, l’autre main tenait encore le petit livre qui glissait insensiblement sous les doigts délicats qui ne le serraient plus. Arthur se trouva près de la malade assez à temps pour la soutenir et l’empêcher de tomber. Elle avait alors entièrement perdu connaissance. D’un bras ferme il lui enlaça la taille, la retint fortement