Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/369

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entrée dans la vie, avait été saluée par la haine d’une mère, se persuada aisément que Dieu lui faisait don d’une nouvelle existence pour lui faire oublier les chagrins de la première. La comtesse l’avait accueillie avec bienveillance. Peut-être cette réception annonçait-elle que son cœur allait payer à sa fille sa dette de sentimens. L’époux qu’elle offrait ne pouvait manquer de plaire à la jeune fiancée qui n’avait point encore entendu prononcer pour elle un seul accent d’amour. Deux choses cependant troublaient ce bonheur qui paraissait lui être destiné, la mort de sa sœur et sa séparation d’avec sa tante. Celle-ci n’éprouvant nullement le désir d’habiter dans les mêmes lieux, sous le même toit que sa cousine de Kersanec, se décida, voyant qu’on allait marier sa nièce, à aller demeurer chez son fils, époux d’une femme charmante et père de plusieurs enfans, dont les soins allaient doucement entourer la vieillesse de leur aïeule.