Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/371

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Devenu noble, riche, le jeu qu’avait joué le lieutenant ne pouvait plus suffire aux ruineux passe-temps du baron. Il fallait agrandir les chances au niveau de sa fortune. Il avait commencé avec de l’argent, continué avec de l’or, il fallait poursuivre avec du papier. Ce n’était plus que des billets de banque qu’il croyait pouvoir livrer décemment aux caprices du hasard, dont le souffle rapide emporte souvent ces feuilles légères bien loin de celui qui les abandonne à cette course aventureuse. Elles passent sans cesse de l’hôtel au palais, du palais à la simple maison ; mais reviennent-elles où elles ont déjà passé ?

Ce ne fut bientôt plus assez, pour Roger, de Frascati ni du Palais-Royal. Il voulut, à ces jeux qu’on n’avoue qu’à voix basse, en joindre un dont on peut parler haut, soit qu’on s’y ruine ou qu’on s’y enrichisse : la bourse, les chances de la hausse et de la baisse, l’agiotage enfin. Ajoutez à cela la passion des coulisses, la gloire d’être profès