Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/372

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dans l’ordre gastronomique, et vous aurez une idée de la rapidité de la pente où glissaient à la fois et la richesse et le bonheur de la baronne. Hélas ! pour elle un doux rêve d’un jour, et puis une effrayante et durable réalité ?

Comment rendre au juste la position de la comtesse, lorsque l’âme de son gendre se fut montrée à ses yeux ? Dans cette horrible situation, un malheur lui manquait encore pour compléter sa somme d’infortune. Il lui arriva ce malheur, et ce fut d’aimer Juliette.

Oui, de l’aimer. En la détestant, sa conscience prenait une part dans les revers de la jeune femme. En l’aimant, chaque nouveau tourment qui venait au cœur de sa fille retombait sur le sien plus poignant et plus lourd. Cette amitié si long-temps refusée, cette affection tardive, mais forte, mais puissante de toute sa maturité, donnait un aliment inépuisable au remords du sacrifice de la destinée de sa dernière enfant, fait par elle