Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/376

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l’arrachait du lit de sa mère expirante qui, dans l’accès du délire qui précéda sa mort, révéla à sa fille jusqu’à la moindre circonstance de son odieux hymen.

L’infortunée ne se révolta pas, elle baissa la tête et accepta sa destinée dans toute sa plénitude de déceptions et de regrets. Cependant il était encore pour elle dans l’avenir une espérance de refuge, un aventureux appui qui étayait son âme et l’empêchait de succomber sous son fardeau de malheur. Ce n’était point de rapprocher de la vertu un époux qui de jour en jour s’en écartait davantage : il était trop loin pour revenir. Il ne pouvait que faire une halte ou poursuivre jusqu’au but. Le retour était impossible. Mais l’espoir qui l’éclairait d’un pur et calme rayon, c’était de presser contre son cœur ému, d’élever avec la plus minutieuse sollicitude maternelle l’enfant qu’elle allait mettre au jour, c’était d’être mère dans l’immense étendue de ce mot si susceptible de nombreuses et différentes interprétations. Et ce