Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/398

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Dérigny se recueille ; le bon curé lui prend les mains, les presse dans les siennes, et dépose un baiser paternel sur le front décoloré du malheureux fils de sa sœur ; il lui parle de Dieu, de Dieu toujours indulgent. Dérigny demande à son oncle s’il croit à l’immortalité de l’âme ; M. Rémi répond que ce serait un crime d’en douter ; que la matière seule est mortelle, mais que l’âme survit à cette matière périssable pour y recevoir de Dieu la récompense de ses bienfaits ou la punition de ses fautes. Arthur se voit repoussé de Dieu, son crime lui semble indigne de pardon ; puis, comme la bête, il a cédé à l’instinct de ses passions sans en calculer les suites !… Trois fois l’amour avait embelli sa vie, et cette somme de bonheur ne lui avait pas semblé suffisante ; il lui fallait un quatrième amour : Dieu permit qu’une furie le lui inspira, pour venger les trois anges qui lui avaient donné le leur ; et Dérigny raconte au bon curé que pour satisfaire aux dépenses folles de madame Darbi, il a contrefait la