Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/418

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leur véritable point de vue ; et je ne vois pas pourquoi tu serais moins habile dans le choix des faits dont j’ai besoin, que tu le fus dans celui des conseils avec lesquels tu as guidé ma jeunesse inexpérimentée.

— C’est que pour te donner des conseils, ma bonne Elisa, je n’eus jamais besoin d’autres connaissances que de savoir parler à ton jugement et à ton cœur, et que pour cela, j’eus et j’ai peu d’efforts à faire ; tandis…

— Oui ; mais ne te souvient-t-il plus que c’est toi qui as formé mon jugement et mon cœur ? Va, ce que je te demande de faire, maman, est bien moindre que ce que tu as fait ; car songe que sans les conseils de sa mère, Élisa Mercœur ne serait pas ce qu’elle est ; et que sans eux peut-être, l’eût-on vue se briser contre les écueils du monde !

— Mais toi, ma bien aimée, songe à mon ignorance…

— Ton ignorance !… Cette défiance de