Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/426

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je serais obligée d’aller prendre à la Bibliothèque.

Il me serait impossible de me rappeler toutes les réflexions que la pauvre petite faisait sur le caractère de Louis XI. Tout ce que je puis dire, c’est que, si je n’avais pas été habituée à ses saillies, j’aurais cru qu’elle devenait folle lorsque je l’entendis s’écrier :

— « Tu es mon prisonnier, Louis XI, tu ne m’échapperas pas ; je te tiens ! — Oh ! mais rassure-toi, je te traiterai avec tous les égards qui sont dus à un monarque tel que toi. Je ne te demande d’autre rançon que la contre-épreuve de ton génie. »

Mille traits de cette nature lui échappaient en travaillant. Qui eût pu être témoin de l’attention qu’elle mettait dans l’examen de Louis XI eût pensé, en la voyant fouiller jusque dans les coins et recoins de son âme impénétrable, que l’avenir l’avait chargée de débrouiller l’héritage de ce monarque, et qu’elle faisait un inventaire consciencieux.