Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/434

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lement un sentiment d’individualité politique qui rendait impossible toute sympathie nationale, toute électricité patriotique. Ainsi, quoiqu’ils eussent la même origine et fussent habitans du même pays, ils n’étaient pas concitoyens.

Sans cesse occupés à guerroyer entre eux, employant à la fois l’attaque et la défense, l’abus du courage les conduisait à la férocité ; et leurs besoins croissant toujours par les frais de l’équipement de leurs hommes d’armes et de l’approvisionnement de leurs forteresses, la nécessité les menait au brigandage. De là, les vengeances, les haines héréditaires, les combats interminables… On peut dire que la guerre civile fut permanente, tant qu’exista la féodalité.

Dans un pareil état de choses, la France, saignée à toutes les veines, épuisée de sang et d’or par ces querelles intérieures, ne pouvait jouir au-dedans que d’une prospérité factice, et présenter au-dehors que l’apparence de la force.