Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/435

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Le mal qui la rongeait avait deux causes puissantes : l’esclavage du peuple et le peu d’autorité des rois. Louis-le-Gros le sentit, et porta le premier coup à la domination des grands vassaux, en décrétant l’affranchissement des serfs et en établissant des cours de justice pour examiner les procédures seigneuriales ; mais la liberté n’était pas encore un fruit assez mûr pour être cueilli, et il fallut long-temps pour déblayer les environs du trône.

Enfin, comme il arrive souvent que, dans l’impossibilité d’une cure complète, il n’est de moyen de sauver un malade qu’en substituant un moindre mal à un mal plus grand, il en fut ainsi pour la France. Le remède qui lui fut appliqué par une main habile fut une mutation de tyrannie. Le despotisme passa des grands seigneurs au monarque ; et si la royauté absolue, en s’élevant sur les ruines de la féodalité, ne ferma pas toutes les plaies de l’état, elle cicatrisa du moins les plus creuses blessures.