Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/453

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tôt de sa monture, qu’il traîna par la bride ; il s’avança vers l’endroit d’où les sons avaient été jetés jusqu’à lui, et vit, étendu sur la terre, un homme blessé, dont le sang coulait à flots sur l’herbe empourprée et fumante.

À cette vue, le premier mouvement du bénédictin fut d’attacher sa mule à la branche la plus voisine, et de prendre dans une petite valise, du linge et une fiole contenant une espèce de baume vulnéraire. Il se baissa ensuite pour passer ses bras sous les reins du blessé et tâcher de le mettre sur son séant. Mais quelle fut la surprise du moine lorsqu’à la faveur de la clarté de la lune, il reconnut dans cet homme un des serviteurs les plus affidés du cardinal-ministre Jean de la Ballue.

— « Eh ! mon Dieu, mon pauvre Bélée, s’écria-t-il, qui vous a mis dans un aussi piteux état ? »

Bélée, reconnaissant à son tour celui qui l’interrogeait, bégaya quelques mots sans suite, qui indiquaient que le malheureux