Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/476

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traces de celui que fit répandre Herbert de Vermandois ? Je me le rappelle aussi, lorsque pour imposer silence à tous ces cris fictifs qui bruissaient dans ma mémoire, j’écoutais la sourde voix des eaux de la Somme battant les murs de ma prison, je me disais : C’est le temps qui marche et passe auprès de moi pour me jeter ma dernière heure ! Non ! pour dix royaumes comme le mien, je ne voudrais pas recommencer de pareilles angoisses ! je ne voudrais pas non plus, au même prix, voir se renouveler l’humiliation de mon voyage à Liège. En vérité, pour compléter son triomphe, le glorieux Charles n’avait pas besoin de la victoire qu’il a remportée sur ces malheureux bourgeois flamands. Il lui suffisait, le superbe, de m’avoir traîné en laisse comme il l’a fait ! Mais non, ce n’était point assez pour lui de voir les bannières de France marcher en humbles vassales à la suite des étendards de Bourgogne, il fallait que son orgueil jetât pour pâture à ma haine une part du mal-