Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/477

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heur de ces pauvres Liégeois ! Quel spectacle ! Olivier, que celui du sac de cette malheureuse cité ! ces murs démantelés, ces ruisseaux de sang, ces monts de cadavres, ces féroces clameurs des soldats, ces cris des mourans, ce bruit de fer, cette voix bondissante du tocsin d’alarmes, ces hurlemens de la victoire ! Oh ciel ! et j’entendais cette atroce harmonie triomphale ! et je ne pouvais, ralliant les vaincus fugitifs, crier pour eux : Montjoie et Saint-Denis ! Non ! mon cœur seul était libre, ma voix était esclave et docile aux ordres du maître ; elle a redit le signal des vainqueurs, elle a crié : Saint-Georges et la Bourgogne ! »

Épuisé par l’effort de cet emportement, le roi se tut ; quelques larmes de rage roulèrent dans ses yeux, mais elles ne passèrent pas au-delà de ses paupières, et il ne fallut au sombre Louis qu’un instant de morne silence pour rasseoir son esprit et calmer son visage.

— « Malheureusement, Sire, reprit alors