Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/50

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crier sous son poids la planche raboteuse d’un échafaud !

Toutes ces pensées, dis-je, naissent souvent au milieu d’un bal ; on rêve de mort, d’infortune ou de crime, tandis que l’orchestre marque, avec des sons gais et bondissans, une figure de danse, ou qu’une jeune, belle et douce femme échange peut-être un regard de tendresse, une pression de main, un mot d’amour !

Mais écartons ces lugubres images. Oublieux du passé, insoucians de l’avenir, prenons le temps et la fortune heure à heure et mystère à mystère.

C’était à Nantes un samedi du mois de mai 1817, qu’un mouvement extraordinaire se faisait remarquer au premier étage d’une des plus belles maisons qui règnent le long du port. Les domestiques allant, venant, circulant, empressés sur l’escalier et dans toutes les pièces du vaste appartement ; le buffet se chargeant d’une profusion de vases