Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/51

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de vermeil ; les tapissiers cachant les hautes et larges fenêtres sous les plis onduleux d’une riche tenture, plaçant le long des lambris nouvellement peints à fresque des banquettes de velours pourpre à franges d’or ; le tailleur déployant un élégant uniforme d’antichambre ; les lustres, les candélabres se dépouillant de leurs robes de gaze ; les cheminées, les consoles se chargeant de fraîches et élégantes corbeilles de fleurs ; les salons enfin entièrement revêtus d’une brillante toilette de cérémonie ; tout semblait annoncer l’approche d’une fête.

Et, en effet, il y avait bal le soir.

Or ce même jour, long-temps avant le lever du soleil, M. Ambroise Rémi, curé d’un gros bourg de la Haute-Bretagne, après avoir recommandé à Marie, sa vieille servante, le soin du ménage et des distributions aux habitans de la basse-cour, ainsi qu’aux pauvres du presbytère, monta dans une carriole que des paysans de la paroisse conduisaient à la ville.