Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/506

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nait de s’ouvrir pour livrer passage à deux personnes qui s’avancèrent ensemble vers le trône. Louis se rassit.

Un des nouveaux arrivans était l’abbé de Saint-Jean-d’Angely, dans toute sa pompe ecclésiastique. Mais ce n’était ni le sévère costume de Versois, ni sa mâle physionomie qui avait produit cette attraction de regards ; un plus suave et plus doux aspect les avait aimantés. C’était une jeune femme idéalement belle, la veuve du sieur Louis d’Amboise, la séduisante Colette de Chambres de Monsoreau.

Sa taille élevée était admirable de formes et d’une souplesse aérienne, ses traits d’une délicatesse extrême, ses grands yeux noirs, ses longues paupières, ses cheveux d’ébène séparés sur un front de neige, son délicieux contour de visage, ses légères veines bleues qui nuançaient d’azur la blancheur animée de son teint et la pâleur animée de ses joues, et un tout petit signe noir placé au-dessous de l’œil gauche, tout cela composait