Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/85

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violemment au cœur, qui battait à soulever ses vêtemens ; puis, à cette surabondance d’existence et de force, succédait cet état de faiblesse et d’anéantissement complet, court sommeil de l’âme, passagère imitation de la mort : l’évanouissement.

Quelque alarmans que fussent de pareils symptômes, la nature du mal n’était cependant soupçonnée ni par celle qui l’éprouvait, ni par ceux dont la tendre sollicitude veillait sur elle avec toute la ferveur de l’amour, tout le zèle de l’amitié. Ce qui ne provenait que d’un principe physique fut attribué à une cause morale : on prit les souffrances de Louise pour l’effet du contre-coup de l’ébranlement de l’âme à la veille d’un changement de destinée ; et l’on s’attrista sans s’alarmer.

Un jour, les moyens ordinairement employés pour la rappeler à la vie restaient sans résultat ; son évanouissement se prolongeait ; éperdu, hors de lui-même d’inquiétude, Arthur, en imbibant de nouveau le mouchoir imprégné d’essence qu’on lui avait posé sur