Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/88

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qu’on avait quittée avant l’époque habituelle du retour à la ville, pour s’occuper à Nantes des préparatifs de noces, qu’il fallut suspendre et qui ne devaient pas être repris. Cet air pur et léger, libre des pesantes vapeurs de la ville, sembla ranimer les forces de la jeune malade. Sa poitrine brûlante le respirait comme un souffle salubre et rafraîchissant. Et, toute joyeuse, souriant à l’espérance d’un prompt rétablissement, elle rêvait d’existence et d’hymen. Le pauvre Arthur en parlait comme elle, mais n’y croyait pas ; il savait que le temps ne devait pas mettre dans sa vie ce beau jour qu’elle appelait de tant de vœux ; il savait, hélas ! qu’elle serait vêtue pour la tombe avant d’être parée pour l’autel.

Louise aimait la lecture, celle de la poésie rêveuse et mélancolique. Un matin qu’elle se trouvait avec Arthur dans le cabinet de la bibliothèque, il lui prit envie de lire ; elle se leva, son regard parcourut quelques titres, sa main s’arrêta un instant indécise ;