Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/89

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enfin, son choix tomba sur un volume des œuvres de Millevoie, elle l’ôta du rayon : Arthur tressaillit en reconnaissant ce livre.

— « Louise, lui dit-il avec une inquiète précipitation, remettez, croyez-moi, votre lecture à ce soir ; prenez mon bras, faisons quelques tours sur la terrasse ; il fait si beau ! voulez-vous ?

— « Non, mes pieds n’ont pas besoin de mouvement, ils ont un caprice de paresse, comme ma pensée une fantaisie d’occupation ; je veux lire.

— « Eh bien ! donnez-moi ce livre, l’attention des yeux pourrait fatiguer votre tête ; je lirai moi-même.

— « Je ne veux pas ! obstiné que vous êtes ; rendez-moi ce volume. Ne dirait-on pas, à vous entendre, que je suis bien mal ou presque aveugle ? Donnez donc ! Ah ! pourtant. Maintenant vous pouvez rester ou vous en aller, m’écouter ou vous boucher les oreilles ; à votre choix, monsieur le contrariant. »