Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/91

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spiration le poète avait écrit ces lignes sublimes et touchantes dans la simplicité de leur tristesse, ce double et poétique adieu fait à la terre, à la vie.

La fenêtre, près de laquelle elle s’était placée était ouverte ; elle avança la tête, regarda Les branches des arbres du jardin étaient déjà veuves de la moitié de leur feuillage, la terre portait le deuil de sa verdure et de ses fleurs ; et si le ciel, dégagé de nuages, souriait alors, ce n’était que du sourire d’un pâle et froid soleil d’octobre… C’était l’automne.

L’automne !… Elle réfléchit sur les symptômes de son mal. Ce sang arrivant tant de fois à ses lèvres, ce feu dévorant sa poitrine… C’en fut assez, le secret de sa souffrance lui fut révélé par ce subit examen.

— « Si, moi aussi, dit-elle en se retournant vers Arthur immobile et muet de douleur ; si, moi aussi, j’étais frappée à mort, comme l’était Millevoie, lorsqu’il chanta de sa voix de poète son hymne de