Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/93

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france, ni larmes ni soupirs pour soulager, du moins, sa douleur à l’exprimer. Ce fut en vain qu’on essaya de rallumer dans le cœur de Louise l’espérance éteinte pour jamais ! tout fut inutile. Pour croire encore à la vie, elle savait trop qu’entre elle et le temps, tout allait bientôt finir. Cette certitude, acquise aux dépens de toutes ses illusions, fut peut-être, pour ceux qui l’entouraient, quelque chose d’aussi pénible à subir que la pensée même du sort qui l’attendait.

Quand on est heureux, quel secret terrible à deviner que celui de sa mort ! Combien ne faut-il pas de courage, de stoïcisme, pour attendre avec calme l’arrivée de l’instant suprême ! Ah ! lorsque, sans espoir de retour, il faut dire adieu à tout à la fois, à la vie morale comme à l’autre ; lorsqu’il faut voir se briser, rompus ensemble, tous les nœuds de bonheur qui vous attachaient à la terre, il faut grande force à la pensée, grande résignation aux décrets du sort.