Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/94

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pour ne pas se révolter contre la main qui frappe. C’est un bien haut paroxysme de vertu, lorsqu’on est riche de bonheur, que de s’en aller, sans regret à ce que l’on quitte ; que de dire tranquillement à la mort : « Tu viens me chercher, me voilà, « prends-moi ! »

Hélas ! la soumission de Louise n’était pas entièrement pure de regrets, et pourtant il y avait dans son âme une large place au courage ! Pauvre enfant, elle abandonnait tant d’avenir au passé, elle avait vu l’horizon s’étendre devant elle si large, si brillant Oh ! mon Dieu ! ne l’accusez pas de faiblesse ; si vous la vouliez plus forte, pourquoi l’aviez-vous faite aussi heureuse ? Ne l’était-elle pas trop pour incliner, toute résignée, sa tête sous ce joug irrévocablement rivé, celui qui se soude à la tombe ?

Qu’on ne demande pas une description de la souffrance d’Arthur : comme il est de certains regards qui, pour les peindre, résistent aux pinceaux, et ne peuvent passer