Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/95

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du modèle au portrait, il est aussi des sentimens qui, pour les exprimer, résistent aux paroles. Nous dirons seulement, il l’aimait, et la voyait mourir ! C’est au cœur à deviner le sens de ces mots, dans leur profonde acception. Qu’elle était noble et touchante, lorsqu’en souriant de ce sourire plus triste qu’une plainte :

— « Pourquoi, disait-elle, ami, maudis-tu Millevoie de m’avoir éclairée ? Remercie-le plutôt ; ses vers m’ont appris que j’allais mourir : au moins tu peux pleurer, Pleure, mon Arthur, ne retiens plus tes larmes, tu les a trop dévorées devant moi Car tu le savais, toi, que je ne verrais pas une autre saison ; et quand je le parlais de bonheur el d’hymen, lorsque je te confiais mille projets d’avenir, mes espérances devaient te faire bien du mal, ma joie devait avoir pour toi quelque chose de poignant et d’atroce… Tu souffrais terriblement, j’en suis sûre, à m’en-