Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/96

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tendre te parler ainsi de lendemain, toi qui savais que je touchais au soir de mon dernier jour… Je le sais aussi… Pleure donc maintenant, pleure, tu le peux, tes larmes n’ont plus rien à m’apprendre ! »

Et quand elle lui donnait ainsi cette liberté de larmes, Arthur les sentait retourner des paupières au cœur.

— « Oh ! pourquoi, disait-elle aussi, pourquoi la mort ne m’a-t-elle pas prise quand elle est venue chercher ma mère, quand mon père fut emporté par elle ? Alors je n’aurais pas eu regret à la vie, mon cœur était vide, l’existence m’était amère et pesante, la mort m’eût été douce et légère. Je l’appelais, elle n’est pas venue. Oh ! je devine pourquoi je l’appelais en vain ! j’étais pour elle une trop chétive proie ; malheureuse, j’étais dédaignée, il lui fallait dans moi, pour me prendre, de l’espoir, de l’amour, du bonheur enfin ! Maintenant je suis digne d’elle, et la voici qui vient me chercher… la cruelle ! »