Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/97

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Chaque parole était acérée et faisait plaie au cœur d’Arthur.

La vie se retirait peu à peu de Louise ; ses forces commençaient à s’en aller. Pouvant à peine se soutenir, elle se faisait descendre au jardin ; mourante, elle voulait assister à la mort passagère de la nature.

— « Arthur, j’aime cette pâleur du soleil, cet air froid, ce jour terne. Cette tristesse du ciel s’harmonise avec celle de la terre, elle semble rendre plus facile la pente qui mène à la tombe. Je n’aime plus à voir un beau jour, il y a pour moi dans son sourire une affreuse ironie, une insulte aux larmes. Ah ! mieux vaut, je le sens, en lui disant adieu, voir à la nature un vêtement de deuil qu’une toilette de fête. Il semble qu’on perd moins quand on la quitte ainsi. Je ne voudrais pas mourir au printemps ! Oh ! de la neige, de la glace pour mon dernier regard, mais pas de fleurs, mon Dieu ! pas de fleurs ! »