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CHAPITRE XXXII.

Le sallon.


Comme les arts parmi ce peuple se tenoient par la main, au figuré comme au moral, je n’eus que quelques pas à faire, & je me trouvai à l’académie de peinture. J’entrai dans de vastes sallons garnis des tableaux des plus grands maîtres. Chacun donnoit l’équivalent d’un livre moral & instructif. On ne voyoit plus dans cette collection le refrein de cette éternelle mythologie, mille & mille fois recopiée. Ingénieuse dans le commencement de l’art, elle avoit bien acquis le droit de paroitre fastidieuse. Les plus belles choses à la longue deviennent communes : le refrein est la langue des sots. Il en étoit ainsi de toutes les flatteries grossieres