Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/6

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sont aujourd’hui assis sur des trônes ne seront plus ; leur postérité ne sera plus : & toi, tu jugeras & ces Monarques décédés & les écrivains qui vivoient soumis à leur puissance. Les noms des amis, des défenseurs de l’humanité, brilleront honorés : leur gloire sera pure & radieuse. Mais cette vile populace de Rois qui auront, en tout sens, tourmenté l’espèce humaine, plus enfoncés encore dans l’oubli que dans la région des morts, ne s’échapperont de l’opprobre qu’à la faveur du néant.

La pensée survit à l’homme ; & voilà son plus glorieux appanage ! La pensée s’élève de son tombeau, prend un corps durable, immortel ; & tandis que les tonnerres du despotisme tombent & s’éteignent, la plume d’un écrivain franchit