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Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/151

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par jour. Elle s’entendit avec la maison Lafitte & Dufilho, pour que leur correspondant à Paris comptât tous les mois deux cent cinquante francs à Démon. Elle gardait dix piastres pour se nourrir. Elle logeait gratuitement chez une vieille négresse amie de Lagniape.

Mamrie, sachant Démon à l’abri du besoin, était aussi heureuse qu’elle pouvait l’être après de si grands désastres et loin de Mme Saint-Ybars, de Chant-d’Oisel, de Blanchette, de Pélasge et de Lagniape. Elle écrivait aussi souvent que les circonstances le permettaient ; on lui répondait régulièrement.

Cette manière de vivre dura jusqu’à la fin de la guerre.


CHAPITRE XXXIII

Après la guerre



La guerre finie, Pélasge analysa la situation. Un nouvel ordre social commençait, d’autres voies s’ouvraient aux gens de bonne volonté. Il construisit de ses propres mains un magasin ; près de la route qui longe le fleuve. Il y vendit d’abord des légumes, des œufs, du laitage, des fruits provenant de la ferme. Au bout de peu de temps il se trouva en mesure d’offrir aux acheteurs des étoffes et des chaussures. En moins de six mois, il se vit obligé d’agrandir son magasin. Enfin ses affaires prirent une extension telle qu’il fut dans la nécessité de s’adjoindre des aides. Alors, il put répondre à Démon qui avait un grand désir