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Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/79

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Graduellement une lueur semblable au crépuscule, descendit des rameaux supérieurs et se répandit dans la vaste rotonde. Pélasge en profita ; il voulut faire le tour de l’enceinte, en passant derrière le tombeau ; il en approchait et commençait à distinguer le fronton et les colonnes de l’entablement. Il se baissa pour passer sous l’extrémité d’une branche qui lui barrait le chemin. Mais il se redressa aussitôt, comme s’il eût changé d’idée subitement. Il se cacha sans bruit dans le feuillage, de manière à pouvoir regarder sans être vu. Il venait de se convaincre qu’il n’était pas seul sous le vieux sachem : autant qu’il put voir dans le clair-obscur, c’était une femme qui s’approchait. Il n’en douta plus, lorsque la personne inconnue s’arrêta devant la tombe. Elle était vêtue d’une robe blanche ; un voile blanc à travers lequel se dessinait vaguement sa figure, tombait sur ses épaules et descendait jusqu’au dessous de la taille. Debout devant le sépulcre, elle paraissait immobile comme lui.

Non seulement Pélasge se demandait qui était cette femme, mais encore ce qu’elle venait faire dans un pareil lieu, à une heure aussi avancée. Pourquoi s’arrêter ainsi devant ce mausolée ?

Cependant, Pélasge redoubla d’attention ; il venait d’entendre des pas. La femme se retourna ; quelqu’un venait à elle. Au même moment l’obscurité recommençait ; Pélasge ne vit plus rien, mais une voix d’homme et une voix de femme lui apportèrent le dialogue suivant.

La voix d’homme. ― « Vous devez me savoir gré d’être venu.

La voix de femme. ― « Oui ; je ne marchanderai pas pour vous remercier.

La voix d’homme. ― « Pourquoi ici plutôt qu’ailleurs ?

La voix de femme. ― « J’ai une promesse à vous demander ; faite devant cette tombe, vous la respecterez.

La voix d’homme. ― « Je vous reconnais bien là avec votre caractère qui ne ressemble à celui de personne. Soit ; parlez.

La voix de femme. ― «