Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/122

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rendre mon peuple heureux, d’un homme qui ait vos lumieres & votre fermeté ; car il y a bien des malfaiteurs à combattre… Savez-vous quel est le terme de mes souhaits, le but désiré de mes travaux ? C’est de faire en sorte, mon ami, que tout cultivateur, jusqu’au moindre paysan, mette tous les dimanches la poule au pot.[1] Tout dérive de

  1. Henri IV, comme le sait le moindre citoyen, vouloit que tout paysan eût une poule au pot tous les dimanches. Eh bien, voilà tout-à-la-fois le thermometre & le résultat d’une bonne législation. On entasse les raisonnemens à perte de vue. Le paysan a-t-il la poule au pot ? l’état est bien administré : ne l’a-t-il pas ? l’état est mal gouverné. Rois, travaillez pour faire entrer la poule au pot, voilà votre vraie gloire ! Je ne sais pourquoi M. de Voltaire s’obstine à trouver cette expression triviale, ce que ses copistes n’ont pas manqué de répéter. L’auteur de la Henriade auroit-il voulu que Henri IV eût fait une période poétique ? La poule au pot, voilà l’expression simple & vraie, telle que le cœur l’a dictée. J’ai voulu la consacrer comme une des plus belles qui soient sorties d’une bouche royale. Charles IX ne savoit que les noms des chiens de chasse & des oiseaux de proie.