Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/155

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guerre civile, tu sépares donc les cœurs les plus faits pour s’aimer !…

Hilaire pere.

Indignes François, qui servez sous un prince ennemi de la religion, oppresseurs de vos compatriotes, venez jouir de notre douleur ; venez vous féliciter du succès coupable de vos armes ! Et toi, cruel Lancy, qui as tiré l’épée contre nous, viens savourer nos tourmens ; viens contempler ta fille dans les angoisses de la crainte & les approches de la mort !… Je suis plus humain que toi ; je me suis souvenu que j’avois élevé son enfance ; je lui ai ouvert ma maison, je ne l’ai pas rejetée de mon sein. Que dis-je ! je la sépare de toi en ce moment, & je la chéris avec autant de tendresse & d’amour que j’ai de haine pour toi…

(Il presse dans ses bras son épouse & Mlle. Lancy. On voit Lancy qui sort de la chambre voisine avec l’officier.)