Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/181

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Hilaire fils.

Mon pere, je saurai mourir pour la foi de l’église quand il le faudra ; j’aime ma religion, mais j’aime aussi ma patrie : désabusez-vous sur les motifs qui font agir la ligue. L’ambition ardente & cachée en est l’ame : ce n’est point à la personne de Henri qu’on en veut, c’est à son royaume. Contemplez l’ouvrage des ligueurs ; ils aiment mieux voir périr un peuple entier que d’accepter la paix qui leur est offerte. Ils la redoutent, parce qu’elle finiroit leur tyrannique empire. Ils viennent nous exhorter avec un air hypocrite à supporter la famine, tandis qu’à l’écart ils calculent les avantages qu’ils retirent de notre révolte…

Hilaire pere.

Notre révolte ?… Où suis-je !… Ah, si tu n’étois pas mon fils !

Hilaire fils.

J’ai vu notre fidele serviteur couché dans la foule des morts. Il a perdu la vie en disputant de quoi nous soulager, & les