Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/235

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Mad. Hilaire.

Les miens sont brisés sous la pesanteur des chaînes, & mes efforts sont vains… Et toi, pauvre Lancy ! chere fille, toi l’objet des vœux constants de mon fils, voilà donc ta destinée !… Pourquoi es-tu venue au-devant de ton malheur !… Hilaire est absent de ce lieu d’horreur… Mais l’espérance de le revoir s’éteint, hélas, avec ma vie !…

Mlle. Lancy.

Son image ne m’abandonne point… Mes derniers soupirs s’adresseront à lui… Qu’il vive, & que j’expire… Je sens plus que jamais combien mon cœur étoit à lui… Vous le dire en mourant, afin qu’il l’apprenne de vous après ma mort, est une espece de consolation qui me soulage en ces momens… Oui, j’étois née pour l’aimer… & je meurs. (Ici on entend le bruit éloigné des tambours. Bruit sourd & confus.)

Hilaire pere.

Quel bruit sourd interrompt le silence de cette affreuse solitude ?