Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/30

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se montrant en public avec des petits chiens qu’il portoit pendus à son cou dans un panier, dépensant des sommes immenses pour des singes, des perroquets, des moines & des mignons, déjà tondu dans l’opinion publique & enfermé dans un couvent d’après le vœu général, non moins ridicule qu’odieux, répondit à son adversaire en le faisant assassiner. Il n’imagina pas d’autres moyens pour retenir la couronne qui chanceloit sur sa tête : mais ce fut pour lui un crime de plus, qui ne fit qu’augmenter l’exécration publique. Il parut avoir frappé son souverain : dès-lors le cri universel dirigea contre lui le couteau dont bientôt un jacobin lui ouvrit le flanc ; & la France entière, dans l’ivresse de la joie & de la vengeance, applaudit au régicide.[1]

  1. La mort des Guises inspira au peuple une telle douleur, elle fut si générale, si profonde, que celui qui lit l’histoire ne peut s’empêcher de dire : le peuple regardoit ces deux freres