Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/37

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avec l’audace d’un prêtre qui n’a ni patrie ni enfans, osa détruire tous les poids intermédiaires ; & Louis XIV, dont il applanit la trop superbe route, entra ensuite en bottes & le fouet à la main au milieu des dépositaires, des organes & des gardiens de nos loix (qui en l’absence des états généraux les suppléoient nécessairement). Il leur défendit jusqu’à des remontrances ; & depuis, quand ces corps de magistrature, vains simulacres de nos antiques libertés, & frappés du mépris royal, vinrent représenter humblement aux genoux du monarque ses vexations, ses injustices, ses erreurs, ses profusions, &c. le monarque répondit théologiquement, en les chassant de son palais : je ne dois aucun compte à la nation, je ne tiens ma couronne que de Dieu.

Arrêtons-nous ; & considérons présentement dans le peuple qui souffrit tant & qui ne gagna rien, examinons la force des préjugés de ce siecle, la lenteur des vraies connoissances, ce qu’occasionne l’abâtardisse-