Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/62

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Mad. Hilaire.

Tu as donc songé à nous au milieu de cette calamité générale ?… Quand cessera-t-elle ? Helas ! nous y sommes plongés comme toi. (Après un silence.) Je vois tes yeux abattus, tes joues sillonnées par les larmes… Tu viens seule, helas !… ton silence… je l’entends… il ne faut point te demander ce qu’est devenue ma pauvre amie.

Mlle. Lancy.

Ma chere tante n’est plus, & j’ai été bien près de la suivre, je le desirois… Il a plû au ciel de vous rendre sensible à mes prieres… Ma tante m’a toujours servi de mere ; votre nom fut toujours dans sa bouche, malgré les débats qui nous séparoient… Elle m’a dit, en mourant, de venir vous trouver ; que sûrement vous auriez pitié de moi… Ses derniers vœux du moins ont été exaucés.

Mad. Hilaire.

Guerre malheureuse ! tu as brisé les liens les plus chers ; le parent repousse son parent,