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MASSACRES DE SEPTEMBRE



Les générations futures se refuseront à croire que ces forfaits exécrables ont pu avoir lieu chez un peuple civilisé, en présence du corps législatif, sous les yeux et par la volonté des dépositaires des lois, dans une ville peuplée de huit cent mille habitants, restés immobiles et frappés de stupeur, à l’aspect d’une poignée de scélérats soudoyés pour commettre des crimes.

Le nombre des assassins n’excédait pas trois cents ; encore faut-il y comprendre les quidams, qui, dans l’intérieur du guichet, s’étaient constitués les juges des détenus.

En établissant une chaîne de faits, il ne faudra point une pénétration surnaturelle pour se convaincre que ces massacres sont l’ouvrage de cette faction dévorante, qui est parvenue à la domination par le vol et l’assassinat.

Quelle que soit l’horreur que m’inspirent ces journées de sang et d’opprobre[1], je les rappellerai sans cesse aux Parisiens jusqu’à ce qu’ils aient eu le courage d’en demander vengeance.

La situation de la ville paraissant exiger une surveillance plus active et plus étendue ; le conseil général de la commune créa un comité de douze commissaires.

Les partisans des massacres ne diront pas, sans doute, que les diamants et les bijoux, etc. des personnes arrêtées étaient suspects. Cependant, on s’emparait avec soin des personnes et des choses. Ce seul fait suffit, ce me semble, pour donner la clef des massacres. Quand on demande aux anarchistes pourquoi le comité de surveillance faisait enlever les propriétés avec les personnes, ils ne savent que répondre.

Les dépôts faits au comité de surveillance provenaient

  1. 2 et 3 septembre 1792.