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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/132

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genre, offrent des ouvrages dont la collection est vraiment unique. Le roi est mal servi en cette partie, ainsi qu’en plusieurs autres ; il n’y a pas grand mal à cela. Une bibliotheque curieuse en ce genre, est celle de M. le duc de la Valliere. Celle de M. Paulmi d’Argenson à l’Arsenal, présente encore des collections rares & choisies.

La meilleure bibliotheque est celle qui n’est composée que de livres philosophiques ; les autres appartiennent à l’opulence, à l’ostentation ou à la curiosité. Nous devons néanmoins des éloges à ceux qui rassemblent des ouvrages qui périroient sans leurs recherches attentives. On ne sait pas ce que tel livre peut produire un jour sur telle tête humaine. Les mauvais instruisent comme les bons, parce qu’ils marquent l’écueil.

Tel financier, & tel épais magistrat, au sortir de table, & tout en digérant, disent d’un ton capable : mais on ne fait plus de chefs-d’œuvres aujourd’hui. Ils voudroient chaque jour trouver sur leur bureau un livre