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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/136

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que toutes les histoires. Le cœur humain vu, analysé, peint sous toutes ses formes, la variété des caracteres & des événemens, tout cela est une source inépuisables de plaisirs & de réflexions. Voyez ce qu’on lit à la campagne. Reviendra-t-on sur une éternelle tragédie de Racine ? Non ; il faudra se plonger dans les compositions vastes & intéressantes, dans les romans anglois, dans les romans de l’abbé Prévôt, dans ceux de l’admirable Retif de la Bretone, grand peintre, homme éloquent, à qui je me plais à rendre une justice que mes confreres les gens de lettres, soi-disant hommes de goût, lui refusent si injustement. On cherche alors un horizon littéraire, étendu, vaste comme l’horizon qui nous environne ; on a recours aux romans de chevalerie, plutôt que de se dessécher l’esprit & l’imagination dans une maigre épître de Boileau, ou dans ces ouvrages arides & contournés, que le Sanhédrin littéraire vante tout seul, & que le reste de la France dédaigne. On demande des faits, de l’action,