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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/196

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la reine Bérénice avoit de si beaux cheveux qu’ils donnerent leur nom à une constellation céleste. Nous avons lu que Sémiramis appaisa une sédition furieuse, en s’arrachant tout-à-coup de sa toilette, & se montrant sur son balcon le sein découvert & dans le désordre d’une femme à moitié déshabillée.

On ne nous a pas laissé ignorer toute la coquetterie de la belle Hélene, qui alluma tant de feux, & qui occasionna une guerre qui, fameuse après trente siecles, retentit encore dans l’univers ; on nous a instruits que Jézabel, mangée par les chiens, mettoit du rouge : mais les poëtes anciens, quoique grands descripteurs, ne nous ont point représenté les modes de ces tems éloignés avec assez de vérité pour que nous puissions nous en former une juste idée.

Je sais qu’une Bacchante échevelée, le tyrse en main, le front couronné de lierre, peut paroître aussi belle qu’une marquise coëffée en vergette ; je sais que les tuniques des dames Romaines pouvoient avoir les graces