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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/208

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ont jetées sur la déplorable routine de notre université.

Elle suit encore aveuglément ces futiles & pernicieux usages ; mais bientôt elle ne recevra plus dans son sein que les enfans de la derniere classe de la société, qui par pauvreté seront forcés de s’abandonner à sa vieille déraison.

Les petites pensions de l’université offrent un aspect ridicule & hideux : la nourriture morale y est encore au-dessous de la nourriture physique : là se trouvent de malheureux précepteurs, dits gascheux, dont l’indigence extrême ne sauroit même atteindre à l’extérieur d’un abbé, quoiqu’il soit peu coûteux. Ils ont un costume mixte, les cheveux ronds & gras, les bas noirs, la culotte déchirée, l’habit de couleur ; point de poudre ; la figure have & famélique.

Ces latinistes se louent à un plus bas prix que le laquais de la maison ; les maîtresses de pension leur rognent le pain & la viande ; les servantes les rebutent ; des écoliers qui