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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/122

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périroient de misere, les travaux de ce sexe malheureux ne pouvant pas suffire ici à son entretien ni à sa nourriture. Aussi ce débordement est-il comme inséparable d’une ville populeuse ; & une infinité de métiers ne subsistent que par la circulation rapide des especes qu’entretient le libertinage. L’avare lui-même tire son or de son coffre, pour en acheter de jeunes attraits que le besoin lui soumet ; une passion plus forte a domté sa passion chérie. Il regrette son or, il pleure ; mais l’or a coulé.

CHAPITRE CCXXXIX.

Courtisannes.


On appelle de ce nom celles qui, toujours couvertes de diamans, mettent leurs faveurs à la plus haute enchere, sans avoir quelquefois plus de beauté que l’indigente qui se vend à bas prix. Mais le caprice, le sort, le manege, un peu, d’art ou d’esprit mettent