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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/134

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criminelles ; la sainteté des mœurs est offensée par des propos d’autant plus dangereux qu’on plaisante presque publiquement sur ces incroyables turpitudes.

D’où vient ce nouveau scandale qui a éclaté parmi nous ? Qui a fait à l’honnêteté publique ce cruel outrage ? Qui a livré à la dérision la sainte douleur de la vertu qui gémit sur ces infamies qui avilissent les femmes, en font un ordre à part dont on décrit les desirs & les étranges fureurs ? Étoit-ce là où devoit conduire le progrès de la civilisation & des arts ? Quelle dégradation ! Ce genre de corruption a été un phénomene même pour quelques esprits libertins ; & dans ses excès, il n’a pas choqué notre siecle autant qu’il l’auroit dû.

Il faut gémir, laisser ces vices honteux, qui punissent ceux qui s’y livrent, se fondre & disparoître devant les passions douces, honnêtes & vertueuses, qui par leur charme éternel doivent reprendre leur aimable empire. C’est l’idée de Montesquieu, & il