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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/157

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Elles ont affaire aux maris les plus débonnaires de ce globe : elles se piquent de perfectionner leurs vertus patientes, & de les subjuguer de toute maniere.

Il est néanmoins une classe de femmes très-respectables ; c’est celle du second ordre de la bourgeoise. Attachées à leurs maris & à leurs enfans, soigneuses, économes, attentives à leurs maisons, elles offrent le modele de la sagesse & du travail. Mais ces femmes n’ont point de fortune, cherchent à en amasser, sont peu brillantes, encore moins instruites. On ne les apperçoit pas, & cependant elles sont à Paris l’honneur de leur sexe.

La coutume de Paris a trop accordé aux femmes ; ce qui les rend impérieuses & exigeantes. Un mari est ruiné, s’il perd sa femme. Elle aura été malade pendant dix années, elle lui aura coûté infiniment : il faut qu’il restitue tout à son décès. De là la tristesse avec laquelle on serre des nœuds oui ailleurs sont si doux.