Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 177 )

l’ouvrage de la nature, & soudain le goût de l’un surpasse l’orgueilleuse création de l’autre. C’est alors qu’on voit naître ces parterres dessinés, ces bocages fournis à l’ingénieux ciseau, ces élégantes broderies, ces petits plats, ces estampes, ces ariettes & ces vers étincelans qui moussent comme les perles liquides du Champagne.

Heureuse nation, qui avez de jolis appartemens, de jolis meubles, de jolis bijoux, de jolies femmes, de jolies productions littéraires, qui prisez avec fureur ces charmantes bagatelles, puissiez-vous prospérer long-tems dans vos jolies idées, perfectionner encore ce joli persifflage qui vous concilie l’amour de l’Europe, & toujours merveilleusement coëffés, ne jamais vous réveiller du joli rêve qui berce mollement votre légere existence !