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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/180

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CHAPITRE CCLV.

Les Convois.


Rembrunissons nos pinceaux, il en est tems. Tout change, tout passe avec une effrayante rapidité, le son des cloches funebres me l’annonce. Cette population ira bientôt se fondre dans les cercueils ; ils sont tout ouverts, ils attendent leur proie. Le magasin est plein : on sait que le nombre des victimes ne diminuera jamais. On a l’expérience journaliere que la mort frappe des coups prompts & inattendus ; mais il n’y a point de ville où le spectacle du trépas fasse moins d’impression. On est accoutumé aux enterremens ; & qui veut être pleuré après sa mort, ne doit pas mourir à Paris ; l’on y regarde passer un convoi avec une extrême indifférence.

Les prêtres & les fossoyeurs comptent sur des trépas périodiques ; ils connoissent les