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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/184

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qui portent sur des chandeliers de cuivre ; on galoppe l’indispensable de profundis, & ceux qui portent le cercueil & la croix de bois, courent d’un pas impatient & précipité le jeter dans la fosse. Un petit goupillon, dont les barbes sont rares & usées, trempe dans un sale bénitier où l’on a versé l’eau bénite d’une main encore avare ; le plus souvent il est à sec, & la main du fils ou de l’ami, s’il lui en reste un, ne peut arroser que de ses pleurs l’endroit où sont déposées des cendres chéries. Le prêtre est déjà loin quand le fils ôte de ses yeux le mouchoir humide ; il se trouve seul sur la tombe de son pere ; & jusqu’au bedeau boiteux, tout a déserté le cimetiere en murmurant contre la pauvreté du défunt & de celui qui l’enterre.

Les billets d’enterremens ressemblent à des invitations : vous êtes prié d’assister, &c. On trouve au bas : de la part de mad. sa veuve ; de la part de M. son gendre. On devroit y marquer l’âge du décédé ; mais il n’y a rien