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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/219

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sine du crime, que les séditions commencent par cette foule d’hommes qui n’ont rien à perdre ; & comme on alloit faire le commerce des bleds, on craignit le désespoir de cette foule de nécessiteux, parce qu’on sentoit bien que le pain devoit augmenter. On dit, étouffons-les d’avance ; & ils furent étouffés : on n’imagina pas d’autres moyens.

Ces horreurs ont cessé en grande partie. On ne sauroit en accuser que des subalternes avides, qui outre-passent le pouvoir, & qui frappent sur le pauvre sans défense, croyant bien remplir leur emploi par les moyens les plus extrêmes & les plus séveres.

En général, ceux qui travaillent de leurs bras, ne sont pas assez payés, vu la difficulté de vivre dans la capitale : ce qui précipite dans la honteuse mendicité des hommes las de tourmenter leur existence presqu’infructueusement.

Le voyageur, dont le premier coup-d’œil juge beaucoup mieux que le nôtre corrompu par l’habitude, nous répétera que le peuple